samedi 23 mars 2013

Pourquoi les éleveurs sont-ils des ânes ?

     Un constat amer d'une réalité déplorable...


     Moi-même, à l'heure où je vous parle, ce n'est pas les diplômes qui encombrent mon curriculum vitae, mais pourquoi, une bonne majorité des éleveurs en France sont des ânes bâtés ?

     Attachons-nous essentiellement au monde furetesque puisque c'est le domaine que je connais le mieux et arrêtons nous un moment pour poser un regard objectif afin d'établir un état des lieux... mais ne nous arrêtons pas trop longtemps car ça pique un peu les yeux quand même.

     L'élevage, un refuge pour les fainéants, les assistés sociaux, les sous-diplômés ?

     N'ayons pas peur des mots, certains élevages cumulent ces trois qualités. Il semblerait, au regard des nombreux élevages qui voient le jour, disparaissent, puis renaissent avec d'autres races, déménagent, coulent... que la profession d'éleveur ne soit pas un secteur très stable, loin de là.
    
     Alors pourquoi autant d'élevages éphémères ?
    
     La jeunesse ?
     Voilà sans doute la première cause des abandons précoces. Beaucoup de personnes de 20 à 25 ans se lancent dans l'élevage au lieu de faire des études pour avoir un vrai métier dans un bureau climatisé dont l'impact carbonne n'intéresse plus personne. Des jeunes disais-je, trop jeunes pour avoir une stabilité permettant la conduite d'un élevage dont l'essence même est un projet de vie, donc de couple et d'implantation géographique. Nous ne comptons plus le nombre de cessations d'activité parce que le conjoint (nouveau conjoint) n'est pas partie prenante du projet, nous ne comptons plus les cessations parce que l'éleveuse est enceinte, déménage... Il est très probable que ces explications officielles, publiées par les intéressés eux-mêmes ne soient qu'une manière déguisée de dire : "je me suis trompé, ça ne me plait pas".

     Le manque de compétences ?
     Il ne fait aucun doute que ce facteur est important tant les non sens, les aberrations et les paradoxes sont fréquents dans le monde de l'élevage.
     Ne pas comprendre un traitre mot de génétique est handicapant lorsque l'on souhaite faire de l'élevage, donc de la sélection. Il est particulièrement terrible de lire sur certains sites que des personnes marient des animaux en impasse génétique pour faire une sélection sur la santé.... Entre incompétence et malhonnêteté, la frontière est parfois mince me direz-vous.

     Un métier trop facilement accessible ?
     Oui, sans doute..... en même temps, tellement concurrencé par des personnes non déclarées qu'ajouter des contraintes (tests de connaissances, diplômes...) ne ferait que grossir les rangs des personnes en infractions. Aujourd'hui, tout le monde peut créer un élevage, c'est à la portée de n'importe quel demeuré, ce qui, admettons-le, ne favorise pas les compétences ni l'image de l'élevage en France. Il arrive même parfois que les administrations donnent les certificats utiles à des personnes qui étaient dans l'illégalité... un plâtre sur une jambe de bois.

     L'appât du gain ?
     Oui deux fois... Le furet est à la mode, les élevages se développent. Nous voyons des élevages qui vendent les furetons comme des petits pains, pourquoi pas nous ? Sans compétences et sans passions, il n'y a pas de gains. L'un ne va pas sans l'autre, il faut à la fois avoir de nombreuses compétences et être extrêment passionné pour envisager des bénéfices.
     Etre passionné, c'est bien, mais pas suffisant... Il faut avoir des compétences vétérinaires, des compétences en communication, en informatique, en gestion, en génétique etc etc...
     Etre compétent, c'est bien mais pas suffisant... Il faut avoir une passion suffisante pour accepter de ne jamais prendre de congés, militer pour ses choix et s'affirmer dans sa sélection.

     Céer un élevage sans passion et/ou sans compétences, il est peu probable de dépasser les 4 ans de vie professionnelles.

     Exister, la reconnaissance ?
     Quand on ne s'est pas accompli, on cherche une reconnaissance quelque part, à travers une passion, un métier... une manière d'exister et d'être reconnu. Quand on aime les animaux et que l'on souhaite s'orienter dans ce secteur, quelles possibilités avons-nous ?
     - Vétérinaire : le rêve de beaucoup d'enfants, souvent inaccessible, il faut des diplômes et s'investir dans les études.
     - Eleveur : il faut avoir une âme de chef d'entreprise et des compétences, à cela ajouter des locaux adaptés.
     - ASV :  assistant vétérinaire, un sous diplôme très prisé des élevages éphémères. Puisque l'on travail dans un cabinet vétérinaire, nous sommes compétents..... "mais allo quoi, t'as pas de shampoing et t'es un furet ?" Le diplôme d'ASV est donné à tout le monde à moins d'avoir une QI inférieur à 60.
     - La recherche: difficile d'accès et ça ne paye pas.
     - Bénévole dans une association: pas besoin d'avoir des compétences, du moment que vous payez votre cotisation annuelle.
    

La notion de l'argent :

     Argh, le sujet tabou en France.....
     L'animal de compagnie est un doudou paliatif au désert sentimental des clients. Par consquent toutes notions financières est à proscrire dans l'élevage.... nous sommes sur les sentiments.... soyons sérieux, ça ne se vend pas, le bien-être et l'amour sont des notions qui ne se monnayent pas.
     Et mon cul ? c'est du poulet ?
     En répondant à cette demande inadaptée, les jeunes éleveurs pervertissent leur travail... Ils seraient juste des passionnés qui n'ont pas besoin de manger ? Vendre sa passion 250 euros l'unité alors que le coût de production est de 30 euros....à quoi pouvons nous attribuer les 220 euros manquants ?
     Il y a visiblement un problème d'honnêteté... On est éleveur pour gagner sa vie, le travail fourni mérite un salaire (sélection, déplacement, garantie etc etc)....



Alors pourquoi les éleveurs en France sont-ils des ânes bâtés ?

     J'y viens, j'y viens.... Pour être éleveur, si vous avez bien suivi le discours ci-dessus, il faut avoir de nombreuses compétences.
     Si l'on ne possède pas cet ensemble de compétences, nous sommes obligés de mentir ou travestir la réalité pour vendre et garder une forme de crédibilité. Un petit élevage qui vend 250 euros le furet et qui dit ne pas faire de bénéfices car tout est investit en dodos et parcs pour les reproducteurs, c'est travestir la réalité... il y a des bénéfices.... Les bénéfices étant inavouables lorsque l'on adopte un animal de compagnie...
     Les éleveurs sont des ânes car ils tentent de prendre des axes qui vont favoriser la vente avant de s'entendre entre eux sur les notions de bases qui sont : qu'est-ce qu'un bon furet ? et tentons de produire ensemble, éleveurs professionnels des beaux furets qui nous, réunis dans une association de producteurs déclarés, on pourrait vanter les mérites !
     Les éleveurs sont des ânes car soit il n'ont pas de compétences et sont passionnés, soit il sont passionnés et n'ont pas de compétences.














    

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