jeudi 23 mai 2013

Un goût de sauvage

     La fonction de "compagnie" pervertit-elle l'animal ?

     Débat philosophique s'il en est, j'imagine ou du moins j'espère, que tous les éleveurs de France et de Navarre ont réfléchit à cette question. L'intérêt n'étant pas d'y répondre mais de se l'être posé.

     De tous temps, l'animal était un auxilliaire de l'homme : pour le travail de la terre, la chasse, le transport ou encore la guerre. Ainsi, peu attaché à l'esthétisme, il était primordial dans la sélection de s'axer sur les qualités de "travail". L'animal avait donc une fonction, une utilité, à l'instar du chien de chasse par exemple.
     Si cette sélection aujourd'hui existe encore de manière confidentielle (ou presque) est-ce que nous ne risquons pas de perdre l'essence même de ce qui nous avait tant plu dans la race ? Je m'explique.

     Prenons le cas du Border Collie, chien à la mode par excellence. Ce compagnon des bergers des Highlands, très efficace dans son travail de chien de troupeau a débarqué en France dans les années 80. Son intelligence, son éducation facile et sa remarquable aptitude au travail ont rapidement fait de lui la race préférée de nos éleveurs de brebis et de vaches de l'hexagone.
     Parallèlement, ses qualités sportives sont remarquées par les amateurs d'agility (sport canin qui consiste à réaliser un parcours d'obstacle en un minimum de temps). Sur le podium, cette race est très largement dominante. Rapidement, nous avons déjà détourné la race vers une fonction "loisir" sans intérêt majeur pour la sélection, si ce n'est sortir du chien champion d'agility : ne devrait-on pas s'en battre les gonades ?
     Par la suite, nous le retrouvons en compétition d'obéissance, en concours de beauté et finalement dans les foyers français en tant que chien de compagnie jusqu'à investir les appartements citadins. Triste sort pour une race qui n'aurait peut-être pas dû quitter la verdûre de ses hauts plateaux.

     Cette observation est extrapolable à d'innombrables races de chiens : le Husky sur la côte d'azur, le Jack Russel en studio, le Patou en chaîne...
     Il en est de même pour nos autres compagnons à 4 pattes : le chat, le cheval, le lapin... et bien entendu : le furet.
     La fonction du chat était de débarasser les rongeurs nuisibles des maisons, des fermes... Aujourd'hui, bien peu de chats ont croisé la route d'une souris, sa principale utilité actuellement étant de tenir compagnie à la ménagère ou déstresser le cadre supérieur.
     Le cheval, véhicule économique par le passé, aujourd'hui nous en trouvons des miniatures pour tondre les pelouses.
     Le lapin dont l'utilité première était de nous alimenter a sa version naine pour agrémenter les mercredis après-midi de nos chères têtes blondes qui, elles, pour le coup, ont la fonction de traumatiser ladite bête à l'aide du shampoing, de la brosse et de la laisse achetés par maman, car oui, il vaut mieux que l'enfant dégomme le lapin plutôt que de s'abrutir devant un DVD.
     Enfin, notre furet, chasseur par excellence, se retrouve dans les salons à coté du radiateur et nourrit à coup de nutrigel. Parfois même installé à coté de son futur pote Pinou, le lapin Rex de la petite dernière puisque bien entendu, si l'ado gothique et révolutionnaire avait droit à son fufu (des fois qu'elle nous foute la paix quelques jours avec cette nouveauté), il devenait alors inconcevable que la cadette n'est pas elle aussi un petit animal à laisser moisir dans un coin de la pièce. Un animal de compagnie est il fait pour un enfant ? Ce sera sans doute un autre thème que j'aborderai...
     Paradoxalement, sans tenir compte des quelques passionnés qui tentent désespérément de préserver les races qu'ils affectionnent; c'est sans doute la fonction de compagnie qui sauvera les races.
     La fédération de chasse compte de moins en moins d'adhérents et pour cause, c'est une véritable chasse aux sorcières qui leur est livrée depuis des années. Le manque de temps, le coût et cette mauvaise image qui colle à ce hobby, déciment les rangs de ces gestionnaires de la nature et par là même, les cheptels de chiens de chasse sélectionnés pour leurs aptitudes.
     Là encore, il en va de même pour chaque espèce qui a été, à un moment ou un autre, auxilliaire de l'homme.
     Quid de notre furet. Ce petit animal aujourd'hui très sympathique, l'était bien moins autrefois. On ne lui demandait pas d'accepter les papouilles sur le canapé mais d'être efficace à la chasse. Notre petit croqueur de lapins est préservé par les "piégeurs" qui effectuent des prélèvements de population de lagomorphes sur un site donné pour finalement relacher les sujets sur un secteur dépeuplé. Là encore, nos gestionnaires de la faune voient leurs effectifs se réduire. La gestion des nuisibles fera l'objet d'un billet sans doute légèrement assassin à l'encontre des associations dans les prochains jours, parce que gérer la faune sauvage ne passe pas forcément par le retour des prédateurs et parce que nos charmantes associations n'ont jamais exploité la moindre parcelle de terre.
     Notre petit mustélidé est donc aujourd'hui bien répendu dans les foyers, moins dans les clapiers. Nous voyons apparaître des couleurs originales et des comportements plus proches de la moule que du putois. Devons nous nous alarmer de ce constat et quelles devraient-être les sélections des élevages dans l'avenir ?
     Pas simple.
     Pas simple parce que le furet-moule a investit les foyers et parce que les foyers sont demandeurs de furet-moule. Par souci de simplicité, nous appellerons cet hybride un "Mouret". Si nous avions conservé le phénotype ainsi que le caractère de nos furets chasseurs, nous n'aurions pas rencontré un tel succès auprès du grand public. Par conséquent, la question suivante est "fallait-il démocratiser le furet ?"
     C'est parce que nous avons aujourd'hui un réel marché autour du Mouret que nos vétérinaires français commencent à être compétents. De même pour les produits spécifiques issus des laboratoires pharmaceutiques qui n'ont jamais développé un seul cachet sans qu'il n'y ait un intérêt économique. Un intérêt que nous n'aurions jamais suscité si nous n'avions fourni que des agrafeuses zibelines ou albinos.
     Ainsi, l'un ne va pas sans l'autre. Afin de faciliter son travail, l'éleveur est contraint d'exploiter le filon "compagnie". Exploitation qui sera bénéfique pour tous. Des soins plus performants, une diversité d'offre, des animaux adaptés au canapé. Ce volume permet en outre aux puristes du rustique d'accéder aux progrès constants de la médecine vétérinaire.
     Si le Mouret est au putois ce que le Chihuahua est au loup, reconnaissons que les avancées de la science sont plus imputables à l'erzatz de chien qu'à notre Lupus.

     Nous devons donc beaucoup au furet-moule mais est-ce suffisant pour en conclure qu'il est l'avenir de l'espèce ? Certe non.
     Attachons nous à l'origine même de ce NAC, sujet précieux des esthètes qui s'entêtent à tâter du putois.

     Le goût de sauvage, nous y voilà, mouvement idéologique à part entière, soutient que la diversité génétique étant dans la nature, nos furets de compagnie, pour leur avenir, devraient ressembler plus à des putois qu'à des Mourets.
     Bien peu perçoivent la fonction de travail qui se perd et qui m'est précieuse pour ne s'attacher qu'à l'idée qu'il est de bon ton d'avoir un hybride sauvage dans son salon sans réellement comprendre l'intérêt de la sélection, à savoir : l'instinct.
     C'est cet instinct de prédation, à l'instar du border collie, qui nous sera utile pour perpétrer la fonction première du furet.

     Si je conçois aisément qu'il faut être particulièrement atteint pour posséder un husky dans un studio, je ne pourrais pas soutenir qu'un putois en appartement soit exclusivement réservé aux gens saints d'esprit.
     Le comportement même d'un tel animal ferait renacler plus d'un propriétaire à l'idée d'inviter des amis à l'apéro.
     Comprenons-nous bien, le putois ou l'hybridation de ce dernier avec le furet, hybridation dont le nom est un terme déposé et dont je ne donnerai pas l'origine afin de ne pas gonfler l'égo d'un ancien président d'association de sauvetage de mustélidés qui n'a une comme seule bonne idée que celle de marier un animal sauvage avec des furettes. Au regard de la législation et de la politique des associations, c'est, pour que tout le monde comprenne, comme si Brigitte Bardot portait une chapka en bébé phoque. Je disais donc.... ah oui, le comportement du putois ou de sa proche descendance n'est pas une sinécure.

     Nous voilà en présence d'un dilème. La fonction, aspect tangible et sensé d'une sélection, n'est pas à elle seule l'avenir d'une espèce qui tomberait rapidement dans l'oubli sans la "compagnie".

     Vous me direz qu'il suffit alors de conserver la fonction tout en travaillant le caractère. Malheureusement, la nature est capricieuse et n'aime guère les compromis. Les filles intelligentes sont rarement belles, on ne peut pas avoir le barf et l'argent du barf.
     Santé, caractère, morphologie et fonction, sont quatre critères qu'il est impossible de réunir en une seule bête.


     En somme, la fonction doit à la compagnie l'évolution qui lui permettra d'exister à travers le temps. L'un n'existe donc pas sans l'autre. Par conséquent, il n'y a pas de bonnes ou de mauvaises orientations, il ne s'agit que d'un seul et même avenir qui emprunte des chemins différents.

    
    

lundi 20 mai 2013

Un soleil timide, beaucoup de travail et trop de perte de temps...

20 mai 2013,


          La gestion du temps, un exercice difficile quand on gère un élevage de A à Z.

          Nous avions déjà abordé les multiples facettes qui se cachent derrière un élevage : l'ensemble des compétences qu'il faut développer pour mener à bien son activité. La connaissance parfaite de l'espèce élevée bien entendu, mais aussi les compétences vétérinaires, le marketing, la communication, l'informatique, la comptabilité, le relationnel (clients et fournisseurs...), en bref, il faut tout savoir faire pour espérer tirer son épingle du jeu.
          Je parle bien entendu d'une activité à temps plein, dans le cadre où l'éleveur vit uniquement ou principalement de cette activité. Je n'englobe pas dans cette réflexion les jeunes filles qui pouponnent 4 furets dans leur salon surchauffé, pensant, mordicus, être des éleveuses.

          Du temps perdu, parfois à cause de ces mêmes jeunes filles dont l'existence est maintenue à coup de perfusions d'allocations diverses. La misère est vaste et ne se borne pas à l'aspect financier uniquement. Elle est aussi culturelle, sociale, intellectuelle... Il m'apparait important que ces mères "adolescentes" consacrent l'aide financière au développement de l'enfant (entendez par là l'éveil de l'enfant, l'ouvertue au monde, à la culture...) plutôt que de dépenser nos impôts en important illégalement des animaux hors de prix et pratiquer une concurrence déloyale en refusant de se déclarer.
          Du temps, elles, elles en ont...
          Un temps qui nous est précieux et que ces chronophages dévorent avidement par l'intermédiaire d'un questionnement sans fin et dont les réponses ne les intéressent pas. C'est typiquement "l'affaire Calypso".....
          Des débats et des discussions à n'en plus finir car dans la course au tirage à soi de la couverture, il faut bien avoir des convictions sur tout et surtout des convictions qui ne se basent sur aucun éléments fondés, cela va de soi. Comment peut-on avoir autant de certitudes au bout d'une seule année d'expérience !? C'est là, sans doute le point qui m'épate et m'épatera toujours le plus. Et comment arrive-t-on à ne pas comprendre que la globalité de l'élevage ne peut s'inscrire dans une vision manichéenne ? Rien n'est blanc, rien n'est noir, tout est teinté de doute, de subtilités.
         
          Pour conclure ce billet sans grand intérêt, voici une petite fable que j'aime beaucoup et qui plaira, je n'en doute pas, à la majorité d'entre-vous.

          Dans la forêt, côte à côte sur une branche, un rossignol et un corbeau discutent.
    
- Le corbeau : "je pense, petit rossignol, que je chante mieux que toi"

- Le rossignol : "ça, ça m'étonnerait, mon chant est reconnu pour être le plus beau !"

- Le corbeau : " et bien écoute un peu : Kroaa ! Kroaa! "

- Le rossignol : "ridicule... écoute plutôt : tililili piuuuu !"

Après plusieurs heures de palabres, les deux volatiles s'entêtent et ne peuvent se départager. Passe alors un cochon dans la forêt, immédiatement, il est interpelé par les oiseaux, voilà l'aubaine d'être départagé par un juge.

- Le corbeau : "dis, monsieur le cochon, avec mon ami, nous faisons un concours de chant, nous aurions besoin d'un juge pour nous départager. Pourrais tu prendre quelques minutes pour nous écouter et dire lequel d'entre-nous chante le mieux ? "

- Le cochon : " Oui, avec plaisir, je n'ai pas grand chose à faire cette après-midi, je veux bien vous départager."

Sur ce, nos deux oiseaux chantent tour à tour.
Le cochon réfléchit, et fini par trancher :

- le cochon : "c'est le corbeau qui chante le mieux, il n'y a pas de doute !"

Alors le petit rossignol s'effondre en larme soudainement.

- Le cochon : "c'est normal de pleurer petit rossignol, tu as perdu, mais ce n'est qu'un concours, ce n'est pas très grave"

- Le rossignol : "je ne pleure pas (snif) parce que (snif) j'ai perdu. Je pleure parce que j'ai été jugé par un porc.







dimanche 12 mai 2013

Je me voyais déjà, chronologie d'un ratage annoncé

     Je me voyais déjà en haut de l'affiche,

     A 18 ans j'ai quitté ma province, je suis enfin indépendante. Je viens d'emménager dans un trois pièces cuisine avec mon copain.

     A 19 ans, ma meilleure amie me présente son furet, une vrai bouille d'amour, je suis immédiatement sous le charme : il m'en faut un ! Ca tombe bien mes 2 ratous sont partis au paradis des rats et un animal me manque trop. Donc direction leboncoin pour chercher ma peluche.

     J'ai 20 ans, je suis au chomage car dans ma précipitation à vouloir être indépendante, j'ai oublié de faire des études. Alors je m'ennuie sur facebook, je n'ai ni avenir, ni projet.
     Toujours passionnée par le furet, je découvre de nombreux nouveaux amis virtuels. Beaucoup d'entre eux font reproduire leurs bêtes. Les furetons partent comme des petits pains ! Et si je faisais pareil ? Après tout, ça n'a pas l'air compliqué et ça arrondirait bien mes fins de mois. En plus, j'ai plein de copines qui font déjà de la reproduction, elles pourront me conseiller.
     Voilà, je me lance, cette année j'achète 3 femelles que je mettrais dans mon salon, je vais devenir une super éleveuse ! Mon copain n'est pas bien d'accord, il n'aime pas les furets mais je m'en fou, c'est ma passion et je fais ce que je veux.

     Mes 3 femelles, achetées à ma copine virtuelle que j'ai enfin rencontré, sont là, à la maison, je suis heureuse !
     J'ai 6 mois devant moi pour bien me renseigner sur la reproduction, il faut que je lise les forums ! Je vais devenir ultra compétente, je suis tellement motivée. Mes copines ont toutes un site internet, il faut que je m'en fasse un aussi où je pourrais parler de mes boules d'amour et de moi parce que je me trouve belle. Le problème, c'est que je suis une quiche en informatique, je vais donc faire comme mes copines et utiliser jimdo. Je vais bien les faire baver devant les photos de ma furette chocolat et de ma furette black milk mouth. Ah oui ! j'ai oublié de vous dire, depuis que je suis le forum "Fufu concon", je maitrise complètement les couleurs. D'ailleurs, je ne comprends pas pourquoi l'abruti qui exploite ses animaux dans son usine à furets, utilise le terme "silver" alors que ce sont des black roan. Il faudra que je pense à dire une vacherie sur lui, sur mon groupe facebook, ça fera rigoler mes supers copines qui ne le supportent pas non plus. Qu'est-ce qu'il m'énerve !

     Ca y est, mon site jimdo est fini. J'ai réussi à mettre toutes mes plus belles photos et je parle avec amour de mes bébés. Les gens voient bien que je suis passionnée et que j'aime mes furets, donc que je suis compétente. En plus, dernièrement, j'ai trouvé un super véto spécialisé en furet, je vais tout savoir grace à lui. Il m'a conseillé de faire une échographie lorsque les femelles seront enceintes et il faudra que je pense à racheter du nutriplus, mes furets aiment tellement ça !

     Je n'ai pas beaucoup de visites sur mon site, il faut absolument que j'existe plus sur le web. Il faut que je sois présente partout et que j'innonde les forums et facebook de photos.
     Voilà, je suis sur 15 groupes sur facebook et 8 forums. Je suis au courant de tous les potins du monde furetesque, j'adore ! Ma meilleure copine m'en a d'ailleurs apprit une bien bonne lol, l'abruti d'éleveur n'a pas de furets, il ne fait qu'acheter et revendre des furetons, c'est vraiment une ordure, il faudra que je lui mette dans les dents; qu'est-ce qu'il m'énerve !

     J'ai 21 ans, je suis au RSA.
     Mes femelles débutent les chaleurs, je suis trop contente ! Il faut absolument que j'en parle sur le net et que je prenne des réservations, elles vont me coûter cher mes bébés. Heureusement, je peux payer mon vétérinaire en plusieurs fois.
     Nous y sommes, mes femelles sont enceintes. Je vais être une maman comblée !
     Hier soir, on a bien rit avec les copines. On a fait un débat sur facebook avec l'autre abruti d'éleveur. Il dit que nos furettes black allemandes sont une mauvaise sélection. Il est juste jaloux, qu'est-ce qu'il m'énerve !

     Mes femelles sont proches d'accoucher, je suis tellement inquiète ! J'enchaine les nuits blanches pour surveiller mes bébés. Elles sont bien installées dans leurs doudous que j'ai acheté à ma super copine qui réalise de magnifiques parures pour seulement 50 euros. Qu'on ne me dise pas qu'après, je fais des bénéfices avec mes furetons ! Entre les dodos et les échos, ça m'a déjà coûté cher. J'espère que mes bébés me feront beaucoup de furetons, et si possible que des blacks et des chocolats solid que je pourrais facilement vendre une fortune.

     Ma furette black allemande vient d'accoucher. Il y a 3 superbes bébinous d'amour. Seulement 3. 1 zibeline et 2 blacks. Seulement 2. Je suis un peu déçue. Il faudra que je les vende plus cher.
     Ma furette chocolat a fait une pseudo-gestation. Je comptais sur elle pour faire des bénéfices !
     Ma troisième femelle m'a fait 6 furetons, 3 zibelines et 3 albinos.
     Vite, il faut que je les prenne en photo pour faire baver les copines, ils ont que 6 heures de vie, ça sera méga choupinou sur facebook.

     Ma furette chocolat est de nouveau en chaleur, je suis trop contente !
     Les bébés ont 3 semaines; ça pousse vite ! Par contre ma femelle zibeline a les mamelles bien gonflées et dures, il faut que je l'emmène chez mon super véto.
     Un de mes bébés blacks est parti au ciel, je suis tellement triste. Il est surement au paradis des fufus.
     Ma femelle chocolat perd un drôle de liquide au niveau de la vulve, direction mon super véto...

     Ma furette zibeline a une mamitte, ma femelle chocolat une métrite. Elles sont sous traitement. Mon vétérinaire est vraiment formidable, en plus, il ne m'a pas fait payer la consultation cette fois-ci, je l'adore.

     Mes furetons ont 6 semaines, le black est réservé et bien vendu, il faut que je le fasse identifier et vacciner. J'ai un zibeline qui est réservé aussi. Il me reste 3 albinos et 2 zibelines à placer. Un des 2 zibelines à l'anus qui ressort, c'est dégoûtant, le pauvre.
     J'ai préparé mes contrats d'adoptions, mes adoptantes, qui deviendront des copines, j'en suis sûre car je vais sélectionner (mes bébés ne peuvent pas partir chez n'importe qui), seront obligées de me donner des nouvelles, c'est écrit dans le contrat.
     Quand je pense que l'autre abruti d'éleveur expédie par camion à n'importe qui. Aucun respect pour les animaux, qu'est-ce qu'il m'énerve !

     Mes premiers furetons ont rejoint leur nouvelle famille. Je suis tellement triste.
     Il me reste 3 albinos et un zibeline, le deuzième est mort, le vétérinaire a dit que c'était un "prola quelque chose". Pour identifier par puce électronique, il a fait une anesthésie pour ne pas que le fureton souffre. Il est vraiment formidable mon vétérinaire. Un peu cher, mais c'est normal, il est spécialiste.

     Nous sommes en septembre, il me reste 2 albinos, ils ont 3 mois passé et personne n'en veut. Je vais finir par les donner. Je ne comprends pas, ils ont pourtant beaucoup de "like" sur facebook.

     J'ai 22 ans, je suis au RSA et je suis enceinte.
     J'ai pu donner un fureton albinos, l'autre je l'ai gardé.
     Mon copain en a marre des furets, il a peur pour notre bébé et ça rapporte rien. Sur ce dernier point, il n'a pas tort. Mais cette année, je vais me rattrapper !

     Ma furette chocolat est morte, un lymphome a dit le vétérinaire.
     Mon copain veut vendre les furets, il trouve qu'ils ne servent à rien.

     Hier soir, une copine a présenté son chien sur facebook, il est trop choupinet ! Je veux le même ! Je vais arriver à faire craquer mon copain pour qu'on en achète un. Je suis déjà tellement passionnée. Je deviendrais, j'en suis sûre, très compétente.

     L'autre abruti d'éleveur m'a dit d'aller lire des thèses au lieu de raconter n'importe quoi sur facebook. Qu'est-ce qu'il m'énerve !

     J'ai négocié avec mon copain, il est d'accord pour prendre une chienne loup de Saarloos à condition que je vende les furets. Ca, je ne peux pas m'y résoudre... A moins que je les place chez ma super copine... Pourquoi pas. Je les verrai souvent et ils ne seront pas malheureux.

     J'ai 23 ans, je touche la CAF et j'ai ma chienne ! Je suis trop heureuse !
     Mes furets sont chez mon ex-copine, on s'est faché parce que je trouve qu'elle ne s'occupe pas bien de mes bébés.
     Cette année, je vais faire reproduire ma chienne. Je suis inscrite sur tous les groupes qui parlent des loups et je me suis fait un nouveau site internet jimdo pour parler de ma puce, et un peu de moi aussi. Je l'aime tellement mon bébé, je vais bien faire baver mes nouvelles copines !

     L'autre abruti d'éleveur a fait un article sur moi dans son blog... Qu'est-ce qu'il m'énerve !

   

jeudi 25 avril 2013

Gagner du temps, une priorité !

     Dans la course contre tout ce qui est chronophage, nous avons pû dernièrement, réduire considérablement le temps de présentation (photos et descriptif) de nos furetons, grace à une fonctionnalité développée sur notre site web:



     Voici la page de présentation de nos fureton telle qu'elle s'affiche pour les visiteurs :
- possibilité d'effectuer un tri par couleur, disponibilité, sexe etc etc


     Nous disposons d'un accès administration :


Nous avons donc la liste de nos animaux, dans la partie administration, classé par ordre alphabétique:


En cliquant sur l'onglet "ajouter un furet", nous avons simplement des champas à remplir :
- date de naissance, type de poils, couleur, ses parents etc etc


Reste à ajouter les photos du fureton:

Et voilà notre nouvel animal apparait automatiquement dans la liste des animaux !

En cliquant sur son nom, on accède à sa fiche qui s'est générée automatiquement. Depuis la fiche de notre fureton, on peut voir ses parents, possibilité de "liker" sur boobook et teuteur.

Un simple clic et j'ai sa généalogie !
 
Les pages des furetons se génèrent automatiquement, la généalogie est en ligne, des fonctions de recherche pour les internautes, possibilité de modifier à tout moment une fiche...

Une petite fonctionnalité qui a révolutionné notre fonctionnement !
Développée par The GreenID

dimanche 21 avril 2013

Les premières portées en photos !

 Voici en exclu, quelques photos volées ;)




    

Peu de naissances pour le moment, il faudra encore patienter ! (surtout pour ceux qui attendent du black), la nature est capricieuse cette année. Mais pas d'inquiétudes ! 21 femelles doivent mettre bas durant le mois de mai et 18 femelles sont actuellement en saillie... par ailleurs, une quinzaine d'autres femelles présentent un début de chaleur et 35 sont encore à venir.



     Actuellement, en sexés et pronostics couleurs:

- 2 femelles zibelines pc
- 1 mâle zibeline pc
- 1 mâle silver pc

- 1 femelle zibeline foncée pc
- 1 mâle zibeline foncé pc

- 1 femelle albinos pc
- 1 mâle albinos pc
- 1 mâle champagne (très très clair) pc

- 1 femelle zibeline semi ango
- 1 femelle zibeline foncée semi ango
- 1 mâle zibeline foncé semi ango

- 1 femelle champagne angora
- 3 femelles champagne semi angora
- 3 mâles champagne semi angora

- 1 femelle zibeline semi angora
- 1 mâle zibeline flame semi angora
- 1 mâle zibeline foncé angora
- 1 mâle silver angora
- 1 mâle zibeline semi angora
- 1 mâle dew strip semi ango
- 1 mâle zibeline clair angora

- 1 femelle silver angora
- 1 mâle dew strip semi ango
- 1 mâle black angora




     Des portées n'ont pas encore été sexé..... à suivre

mercredi 10 avril 2013

La dérive du poids...

          Une demande téléphonique des plus étrange ce matin...

          Troisième appel de la matinée, un homme, ça change, ma clientèle étant essentiellement féminine.

          Lui:
- Bonjour Monsieur, je suis bien à la foret doie ?

          Moi:
- Oui Monsieur, c'est bien la Forêt d'Oy...

          Lui:
- Je suis à la recherche d'une femelle black bouche de lait, est-ce que vous en avez de disponible ? Parce que ma femelle est morte et j'aimerai adopter une black bouche de lait.

         Moi:
- Non, pas pour le moment, les naissances commencent à peine et tous les blacks sont réservés sur ces premières portées, je ne pourrais pas vous proposer un animal comme ça avant le mois d'août.

          Lui:
- Mais vous allez avoir des blacks bouche de lait ?

         Moi:
- (un peu agacé, ce terme m'énerve, je ne sais pas pourquoi, c'est comme ça) Oui, il y a des chances, mais pas avant août.

          Lui:
- C'est des gros gabarits ? Je cherche une grosse femelle.

         Moi:
- C'est à dire ?

          Lui:
- Dans les 2,5 kg.

         Moi:
- (très agacé) Non, je fais du furet Monsieur, une femelle de ce poids, ce n'est pas normal.

          Lui:
- (ignore la remarque), bon... je vous donne mon mail car je n'arrive pas à vous écrire, si vous pouviez me tenir informé pour le mois d'août ?

         Moi:
- Oui, pas de souci, je vous écoute...



        Voilà un client très, trop influencé par ses lectures sur le web. Une dérive que j'observe de plus en plus au fil des années. La demande est de plus en plus portée sur du gros gabarit, trop gros gabarit. Cela dit, je ne pense pas qu'il puisse trouver son bonheur cette année, une femelle de cette lignée avec un tel poids (totalement démesuré)...

        

samedi 23 mars 2013

Pourquoi les éleveurs sont-ils des ânes ?

     Un constat amer d'une réalité déplorable...


     Moi-même, à l'heure où je vous parle, ce n'est pas les diplômes qui encombrent mon curriculum vitae, mais pourquoi, une bonne majorité des éleveurs en France sont des ânes bâtés ?

     Attachons-nous essentiellement au monde furetesque puisque c'est le domaine que je connais le mieux et arrêtons nous un moment pour poser un regard objectif afin d'établir un état des lieux... mais ne nous arrêtons pas trop longtemps car ça pique un peu les yeux quand même.

     L'élevage, un refuge pour les fainéants, les assistés sociaux, les sous-diplômés ?

     N'ayons pas peur des mots, certains élevages cumulent ces trois qualités. Il semblerait, au regard des nombreux élevages qui voient le jour, disparaissent, puis renaissent avec d'autres races, déménagent, coulent... que la profession d'éleveur ne soit pas un secteur très stable, loin de là.
    
     Alors pourquoi autant d'élevages éphémères ?
    
     La jeunesse ?
     Voilà sans doute la première cause des abandons précoces. Beaucoup de personnes de 20 à 25 ans se lancent dans l'élevage au lieu de faire des études pour avoir un vrai métier dans un bureau climatisé dont l'impact carbonne n'intéresse plus personne. Des jeunes disais-je, trop jeunes pour avoir une stabilité permettant la conduite d'un élevage dont l'essence même est un projet de vie, donc de couple et d'implantation géographique. Nous ne comptons plus le nombre de cessations d'activité parce que le conjoint (nouveau conjoint) n'est pas partie prenante du projet, nous ne comptons plus les cessations parce que l'éleveuse est enceinte, déménage... Il est très probable que ces explications officielles, publiées par les intéressés eux-mêmes ne soient qu'une manière déguisée de dire : "je me suis trompé, ça ne me plait pas".

     Le manque de compétences ?
     Il ne fait aucun doute que ce facteur est important tant les non sens, les aberrations et les paradoxes sont fréquents dans le monde de l'élevage.
     Ne pas comprendre un traitre mot de génétique est handicapant lorsque l'on souhaite faire de l'élevage, donc de la sélection. Il est particulièrement terrible de lire sur certains sites que des personnes marient des animaux en impasse génétique pour faire une sélection sur la santé.... Entre incompétence et malhonnêteté, la frontière est parfois mince me direz-vous.

     Un métier trop facilement accessible ?
     Oui, sans doute..... en même temps, tellement concurrencé par des personnes non déclarées qu'ajouter des contraintes (tests de connaissances, diplômes...) ne ferait que grossir les rangs des personnes en infractions. Aujourd'hui, tout le monde peut créer un élevage, c'est à la portée de n'importe quel demeuré, ce qui, admettons-le, ne favorise pas les compétences ni l'image de l'élevage en France. Il arrive même parfois que les administrations donnent les certificats utiles à des personnes qui étaient dans l'illégalité... un plâtre sur une jambe de bois.

     L'appât du gain ?
     Oui deux fois... Le furet est à la mode, les élevages se développent. Nous voyons des élevages qui vendent les furetons comme des petits pains, pourquoi pas nous ? Sans compétences et sans passions, il n'y a pas de gains. L'un ne va pas sans l'autre, il faut à la fois avoir de nombreuses compétences et être extrêment passionné pour envisager des bénéfices.
     Etre passionné, c'est bien, mais pas suffisant... Il faut avoir des compétences vétérinaires, des compétences en communication, en informatique, en gestion, en génétique etc etc...
     Etre compétent, c'est bien mais pas suffisant... Il faut avoir une passion suffisante pour accepter de ne jamais prendre de congés, militer pour ses choix et s'affirmer dans sa sélection.

     Céer un élevage sans passion et/ou sans compétences, il est peu probable de dépasser les 4 ans de vie professionnelles.

     Exister, la reconnaissance ?
     Quand on ne s'est pas accompli, on cherche une reconnaissance quelque part, à travers une passion, un métier... une manière d'exister et d'être reconnu. Quand on aime les animaux et que l'on souhaite s'orienter dans ce secteur, quelles possibilités avons-nous ?
     - Vétérinaire : le rêve de beaucoup d'enfants, souvent inaccessible, il faut des diplômes et s'investir dans les études.
     - Eleveur : il faut avoir une âme de chef d'entreprise et des compétences, à cela ajouter des locaux adaptés.
     - ASV :  assistant vétérinaire, un sous diplôme très prisé des élevages éphémères. Puisque l'on travail dans un cabinet vétérinaire, nous sommes compétents..... "mais allo quoi, t'as pas de shampoing et t'es un furet ?" Le diplôme d'ASV est donné à tout le monde à moins d'avoir une QI inférieur à 60.
     - La recherche: difficile d'accès et ça ne paye pas.
     - Bénévole dans une association: pas besoin d'avoir des compétences, du moment que vous payez votre cotisation annuelle.
    

La notion de l'argent :

     Argh, le sujet tabou en France.....
     L'animal de compagnie est un doudou paliatif au désert sentimental des clients. Par consquent toutes notions financières est à proscrire dans l'élevage.... nous sommes sur les sentiments.... soyons sérieux, ça ne se vend pas, le bien-être et l'amour sont des notions qui ne se monnayent pas.
     Et mon cul ? c'est du poulet ?
     En répondant à cette demande inadaptée, les jeunes éleveurs pervertissent leur travail... Ils seraient juste des passionnés qui n'ont pas besoin de manger ? Vendre sa passion 250 euros l'unité alors que le coût de production est de 30 euros....à quoi pouvons nous attribuer les 220 euros manquants ?
     Il y a visiblement un problème d'honnêteté... On est éleveur pour gagner sa vie, le travail fourni mérite un salaire (sélection, déplacement, garantie etc etc)....



Alors pourquoi les éleveurs en France sont-ils des ânes bâtés ?

     J'y viens, j'y viens.... Pour être éleveur, si vous avez bien suivi le discours ci-dessus, il faut avoir de nombreuses compétences.
     Si l'on ne possède pas cet ensemble de compétences, nous sommes obligés de mentir ou travestir la réalité pour vendre et garder une forme de crédibilité. Un petit élevage qui vend 250 euros le furet et qui dit ne pas faire de bénéfices car tout est investit en dodos et parcs pour les reproducteurs, c'est travestir la réalité... il y a des bénéfices.... Les bénéfices étant inavouables lorsque l'on adopte un animal de compagnie...
     Les éleveurs sont des ânes car ils tentent de prendre des axes qui vont favoriser la vente avant de s'entendre entre eux sur les notions de bases qui sont : qu'est-ce qu'un bon furet ? et tentons de produire ensemble, éleveurs professionnels des beaux furets qui nous, réunis dans une association de producteurs déclarés, on pourrait vanter les mérites !
     Les éleveurs sont des ânes car soit il n'ont pas de compétences et sont passionnés, soit il sont passionnés et n'ont pas de compétences.














    

vendredi 22 mars 2013

Vendredi 22 mars

La longue marche solitaire.



     La création d'un élevage d'animaux méconnus (en l'occurence, le furet), est une longue marche solitaire pour l'éleveur.
     Nous ne pouvons nous appuyer sur aucun document, aucun modèle établit, rien n'existe sur le sujet et le peu d'informations ne sont généralement pas pertinentes.

     Recueillir l'essentiel des données utiles afin de produire relativement sereinement des furetons sains et préserver son cheptel tout en restant rentable relève d'un vrai défit les premières années. Combien, parmi les jeunes éleveurs ignore qu'il existe sur leur territoire un laboratoire vétérinaire départementale auprès duquel ils peuvent faire réaliser des coprologies pour un coût dérisoire, sans passer par leur vétérinaire ? Combien d'entre-eux sait réhydrater sois-même un animal malade ? Faire une autopsie ou un vaccin ?
     L'éleveur ne serait-il qu'une vache à lait pour d'autres corps de métier ?


     Comme je le dis plus haut, il n'existe aucune données quant à l'élevage du furet, nous ne savons pas, par exemple, quelle concentration est acceptable : combien d'animaux au m² pour éviter l'apparition de maladie ? Sur quel modèle d'exploitation doit-on calquer notre travail : une exploitation de type visonnière (les animaux sont en extérieur, aux quatres vents) ou un modèle plus cunicole et asceptisé (batiment fermé, carrelé, air filtré, travail en bande...).


     Le modèle visonnière :

 
 
     Les animaux sont installés dans des batiments ouverts. Bien entendu, nous accentuons le risque de laisser entrer des maladies dans les locaux (oiseaux, rongeurs...) mais les animaux bénéficient d'un environnement naturel (photopériode, température, ventilation...). Des conditions qui favorisent aussi une bonne résitance (immunité).
 
 
 
     Le modèle cunicole :
 
 


     Un batiment fermé où l'on maitrise entièrement l'environnement : température, air, hygrométrie. Le travail s'effectue en "bande", l'exploitation dispose de plusieurs batiments identiques. A tour de rôle, un des batiments est vide afin de procéder à la désinfection totale. Nous avons donc une rotation permanente qui permet une hygiène parfaite.
     Si l'asceptisation évite les contaminations dans l'élevage, elle n'en rend pas moins les jeunes plus fragiles. Dès que les animaux quittent ce type d'élevage, leur organisme est confronté aux agressions extérieures (bactéries, virus etc, contre lesquels ils ne sont pas immunisés).




     Si l'on prend l'exemple des deux plus grandes fermes d'élevage de furets de Nouvelle Zélande, la première a calqué son modèle de production sur un type visonnière, la seconde, elle, travaille sur le modèle cunicole.
     Tout cela est donc affaire de goûts, de convictions et non régi par des chiffres qui parleraient d'eux même et imposeraient un choix plutôt que l'autre.


     Le préventif en élevage :

     Si il existe quelque chose d'universel en élevage, c'est bien la notion de prévention. Un élevage sérieux va s'attacher à la diminution des risques de maladie au sein de son établissement. Là encore, nous sommes confrontés à un vrai casse-tête. Les vétérinaires d'élevage ne sont pas compétents en furet et les spécialistes furet ne sont pas compétents en élevage. Les premiers vous donneront des produits pas toujours efficaces et les seconds préfèrent généralement être en présence de symptômes avant de traiter et méconnaissent les pathologies d'élevage.
     C'est donc deux vétérinaires, voir plus, qu'il vous faudra pour pouvoir mettre en place votre propre protocole de traitement préventif.
     Un exemple concrêt, la coccidiose, petit protozoaire bien connu des élevages. Pour lutter contre ce parasite il existe un ensemble de produits qui utilisent tous plus ou moins la même molécule : la sulfadiméthoxine (metoxyl, cunicoxil, coccidex...). Dans notre cas, cela ne va pas bien nous aider car c'est l'association de deux molécules qui sera efficace chez le furet : la sulfadiméthoxine et la pyriméthamine. Sachant cela, un seul produit sera réellement efficace : l'océcoxil.
     Un vétérinaire d'élevage saura qu'il faut réduire les risques de coccidiose mais ne vous donnera pas forcément le produit adéquate, le vétérinaire spécialisé furet, lui, pourra vous orienter sur le produit efficace mais sans votre sollicitation, il ne vous l'aura pas proposé en préventif.

     Le furet, petit animal de compagnie, n'échappe pas aux pathologies d'élevage. Hormis quelques maladies très spécifiques, les problèmes en élevage, que l'on fasse du lapin ou du furet sont proches. Nous pouvons ainsi calquer, à quelques nuances prètes, les méthodologies cunicoles.
    

     Le cas particulier du botulisme :

     Si l'on fait le choix de nourrir ses animaux au carné, on peut s'exposer au botulisme. Cette maladie mortelle et très contagieuse peut décimer un cheptel non vacciné en 48 heures.
     Et bien il suffit de vacciner le cheptel me direz-vous.... oui mais.... car il y a toujours un "mais" dans l'élevage du furet. Il est très difficile de trouver ce vaccin en France. Les élevages qui en ont besoin ne courent pas les rues : élevage de visons et élevage de furets. Les premiers sont quasiment impossible à joindre car ils se préservent d'éventuels éco-terroristes, les seconds ne vaccinent pas contre le botulisme.
     Il faut donc faire appel à des laboratoires spécifiques pour faire entrer les doses voulues depuis le nord de l'Europe, ce qui est extrêment pratique. Non négligeable, ce vaccin protège aussi de la pneumocystose, ce qui peut être utile.  


Continuons sur la longue route de l'élevage du furet......

     Constitution d'un cheptel et sélection :

     Pour faire de l'élevage, il faut des reproducteurs, donc un cheptel à partir duquel vous pourrez effectuer par la suite votre propre sélection.
     Soyons bien d'accord, un élevage, ce n'est pas 12 furets dans un salon, ça, c'est un hobby.
     Aujourd'hui, qui, en France, peut vous fournir un cheptel de 40 ou 50 bêtes pour démarrer votre activité ? personne.
     Dans l'idéal, il est préférable que votre cheptel soit composé d'un seul lot pour éviter un échange de microbisme et donc l'apparition de maladies, souvent bénignes, mais qu'il faut traiter quand même (temps et coût).
     Tournons nous du côté de l'étranger pour composer notre cheptel de base alors.... oui mais.... en tant que professionnel, pour faire entrer sur le territoire français des animaux issus de l'étranger, il vous faut être "opérateur international" auprès des services vétérinaires. Une simple formalité à remplir mais encore faut-il le savoir.
     Nous voilà en règle avec l'administration, où allons nous chercher nos futurs reproducteurs ?
     Voilà un nouveau problème... ne comptez pas sur vos confrères pour vous donner le peu d'informations dont ils disposent et qu'ils conservent précieusement. Il vous faudra donc vous déplacer et aller fureter dans les salons animaliers étrangers pour y dénicher les bonnes adresses. La bourse d'automne de Hamm, en Allemagne, est un exemple d'exposition où l'on peut trouver de bons contacts.

     Nous voilà en possession d'un cheptel correspondant à la sélection que l'on souhaite effectuer pour les années à venir... mais au fait, c'est quoi la sélection, la meilleure sélection ?

     Là, on est dans la subjectivité. D'un élevage à l'autre, les sélections sont très différentes et correspondent à des critères très personnels. Le tout étant de ne pas mentir, de ne pas se mentir non plus.
     Nous pouvons travailler sur plusieurs facteurs mais pas sur tous : santé/longévité, morphologie, couleur, longueur de poils, prolificité, gabarit, caractère etc etc... Il faudra donc faire des choix (qui peuvent être différents si l'on travaille plusieurs lignées, pourquoi pas) tout en gardant à l'esprit que la majorité de votre production doit être vendue, bien entendu.
     Aujourd'hui, travailler sur l'albinisme, par exemple, est un suicide économique.

     La première fonction d'un éleveur est de travailler à l'amélioration d'une espèce.... oui mais.... l'élevage n'échappe pas à la mode dictée par le client. Ne nous tirons pas une balle dans le pied en produisant uniquement des zibelines de petit gabarit, même si ce qui nous plait profondément car l'on souhaite maintenir une sélection traditionnelle pour la chasse.
     Par conséquent, certaines de vos sélections seront peut-être des compromis entre ce que vous souhaitez et la réalité économique.
     La sélection étant subjective, toutes ses formes sont donc justifiables même si certaines sont clairement orientées sur un seul critère : la mode. Il serait juste honnête de le dire dans ce cas là.


     Exister, le nerf de la guerre :

     Produire de beaux furetons, c'est bien, mais ce n'est pas suffisant, faut-il encore les vendre.
     Quel(s) marché(s) choisir ? les grossistes, les animaleries, les particuliers ? Comment se faire connaître et exister dans cette jungle ?
     Il est relativement simple de travailler avec les grossistes à condition d'avoir un coût de production faible puisque les tarifs d'achat frôlent les pâquerettes. L'avantage est qu'ils vous prendront les animaux en grande quantité à la fois.
     Les animaleries : la plupart des enseignes aujourd'hui travaillent avec une centrale d'achat. Pour pouvoir vendre à l'animalerie, il faut donc être référencé auprès de sa centrale (groupement d'animaleries). Il faut donc une production importante pour satisfaire la demande et ouvrir les portes de son établissement pour les visites de ses partenaires qui contrôlent la qualité.
     Les particuliers : le meilleur moyen pour valoriser vos animaux. L'inconvénient avec ce marché, c'est la gestion du client (il est plus rapide et simple de vendre 40 furets à un grossiste que 40 furets à 40 particuliers) et surtout, pour atteindre ce marché, il faut être visible : le web, les salons, les foires, les réseaux sociaux etc etc... C'est bien évidament le marché le plus lucratif mais aussi le plus chronophage (gestion d'un site internet, communication sur les réseaux sociaux, communication mail, téléphone, suivi des clients après la vente etc etc ). Par ailleurs, être visible, public sur internet, vous donne un accès direct à la critique et c'est bien souvent une guerre des nerfs qui se livre entre les différents élevages présents sur la toile. Il faut savoir faire la part des choses.


     Le coût de production, l'autre nerf de la guerre,

     Encore un combat à mener... les premiers bénéfices d'un élevage, c'est les économies qu'il réalise. Le coût de production d'un fureton doit être connu si vous voulez savoir où vous allez. Il englobe les frais de bouche du cheptel, les frais vétérinaires, le sevrage des furetons, les factures d'eau et d'électricité, les déplacements.... bref, tout.
     Vous divisez tous ces frais par le nombre de furetons vendus et vous obtenez votre coût de production pour un fureton.
     Il y a des postes quasiment incompressibles (connexion internet par exemple) et d'autres sur lesquels nous pouvons réaliser de belles économies : l'alimentation et les frais vétérinaires.
     L'alimentation, que l'on soit en carné ou en croquette, il est incontournable de chercher à se fournir à la source. Joue alors l'économie d'échelle... Au plus vous consommez (très gros cheptel) au plus vous réduisez le coût d'achat au kilo. De toute évidence, lorsque l'on commande 3 tonnes d'aliment au fabricant, on ne l'a pas au même prix que lorsque l'on achète quelques kilos à un distributeur.
     Il en est de même pour les frais vétérinaires. Quand on fait identifier 400 bêtes, on ne dispose pas des mêmes tarifs qu'un élevage qui fait identifier 20 furets.
     Faire des économies d'échelles, ce n'est pas rogner sur la qualité, pour des soins équivalents, votre volume permet de discuter les prix.


     L'élevage de furets est un ensemble de problèmes auxquels personnes ne peut apporter de réponse. Nous devons trouver par nous-même les solutions à chaque poste : les cages, les locaux, la prophylaxie, les traitements préventifs, l'alimentation, la photopériode, la surpopulation, la vente, les frais vétérinaires, site internet...... Un chemin que beaucoup abandonne.




mercredi 20 mars 2013

Mercredi 20 mars

        L'hiver a du mal à nous quitter et refuse de laisser place aux beaux jours.

        Les premières naissances auront lieu ce week-end, nous sommes, comme chaque année, impatients de débuter la saison.
        Si tout se passe bien, nous devrions proposer environ 400 furetons sur le site de l'élevage.

        Impatients de voir les premiers résultats du travail de sélection sur les lignées allemandes. Sur le phénotype, la santé.
        Impatients de débuter les premiers sevrages.
        Impatients de sélectionner nos futurs reproducteurs sur ces portées à venir qui, nous en sommes sûr, nous réserveront quelques perles rares.
        Impatients de vérifier si nos choix se sont avérés judicieux.



        Une saison chargée qui s'annonce riche en nichées et enrichissante en expérience.


        A force de persévérance, il semblerait que nous soyons en bonne voie pour enfin développer notre propre gamme d'alimentation de qualité. Nous avons enfin trouvé un partenaire capable de produire notre recette ! Nous aboutirons à des tests avant mise sur le marché, si des personnes sont intéressées par tester et commenter cette nouvelle alimentation, c'est avec plaisir que nous ferons parvenir des échantillons. (laforetdoy@free.fr)
        Nous en saurons plus à la fin de l'été !


        Nous avons pu avancer sur la prophylaxie du cheptel cet hiver. Nous allons enfin recevoir nos doses de vaccins contre le botulisme et la pneumo. Un souci de moins concernant la santé des animaux. Concernant la maladie de carré, nous avons vacciné tout le cheptel cet automne.
        L'ensemble du cheptel vient d'être traité contre la prolifération des flagellés et des coccidies.

        Nous sommes donc fin prêts pour débuter sereinement cette nouvelle campagne 2013.

jeudi 7 mars 2013

Jeudi 7 mars, visite de l'élevage

         Voici, point par point, la création de la pièce d'élevage "les mésanges",



         Telle qu'elle était avant :


Des cages standards que l'on trouve en animalerie.
 
 
 
          Livraison des modules d'élevage :
 





         Démontage des modules pour pouvoir les rentrer dans les locaux :



        Remontage à l'intérieur :





        Installation sur leurs supports:





         Mise en place des boites à nid:





          Et on loge le cheptel:



          Les animaux disposent d'une boite à nid spacieuse permettant d'accueillir une nichée importante. La paille est disposée sur un socle plastique aéré.
          Le reste de la cage est composé de grilles désinfectables au bruleur. En étant sur grille, l'urine ainsi que la majorité des excréments sont automatiquement évacués. Les animaux restent donc dans un environnement sain.














vendredi 1 mars 2013

Réservez - économisez !

        Pensez à réserver votre futur compagnon dès maintenant et réalisez 10% d'économie !


Rendez-vous sur cette page : réservations  , imprimez le bon de réservation et retournez-le à l'élevage.



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mardi 19 février 2013

La saison débute !


         Voici quelques jours que nous observions avec joie l'épanouissement vulvaire sur une trentaine de femelles.

         C'est avec une joie non dissimulée que je peaufinais la sélection des prétendants pour enfin, débuter cette campagne de reproduction furetesque.


Femelle en oestrus


         Le calme est rompu dans les locaux, les animaux sont en agitations, les protestations des femelles emplissent l'air d'une odeur qui fleure bon le retour à l'activité, loin des tumultes incessants des affamés de reconnaissance qui arpentent le net.

         Nous aurons le plaisir de vous dévoiler les couples très bientôt, avec une sélection de choix.

mercredi 16 janvier 2013

L'hiver


          L'hiver est là, il s'installe, accompagné de son froid et de sa neige.

          Le climat est plus propice à la réflexion qu'à l'action. Nos travaux d'agrandissement sont stoppés par les intempéries. Nous ne pourrons probablement pas déplacer les bêtes avant la période de reproduction. Nous ne pouvons pas prendre le risque de perturber un cycle.

         Si le climat est sain pour les furets, il l'est moins pour nous et le voisinage régulièrement agrémenté d'une inesthétique goutte au nez nous rappelle que nous n'avons pas le droit d'être malade.
         Chez nous, l'arrêt maladie n'existe pas. Ce n'est pas une chaîne de production que l'on peut éteindre pour se reposer trois jours. De plus, ces maladies hivernales qui planent sur nous sont transmissible au cheptel, ce qui serait une catastrophe si cela devait arriver.

 

         Le temps est donc à la réflexion, si elle peut être utile, elle est parfois aussi néfaste et rien ne vaut l'action pour nous rappeller le pourquoi de nos choix.
         La voie que nous avons suivi n'est pas la plus simple. J'envie régulièrement mes voisins éleveurs d'animaux de rente. Le producteur de lapins de chair dont la production quitte les bâtiments toutes les six semaines en direction d'un seul et unique client. Une production qui bénéficie de protocoles bien établis, simples et définis.
          J'envie cette apparante plénitude dans son travail, comme j'envie la vie sereine du producteur laitier dont le fruit du travail est acheté par la coopérative. Troupeau de vache qui n'a plus de secret pour les professionnels de la santé animale.
          Nos collègues n'ont donc pas à communiquer, à chercher des clients. Ils sont les rouages d'un ordre établi, immuable.
          En élevage d'animaux de compagnie ou d'ornement, la finalité du travail est plus aléatoire, plus difficile à pronostiquer. Est-ce que je pourrais cette année vendre au même prix ? autant d'animaux ? Faut-il communiquer plus ou changer de vecteurs de ventes ? Tout autant de questions qui chaque hiver reviennent sur le tapis. Anticiper l'avenir, le prédire... Qui pouvait parier sur la crise dont souffre le monde de l'élevage canin ?
          Le furet est-il un effet de mode ou sa place dans les foyers français restera stable ? Tout miser sur un mono-élevage était-il judicieux ? En terme d'acquisition de compétences sans aucun doute mais je reste plus mitigé sur la question financière.

          Vivement que la saison démarre, quand nous aurons les mains dans le cambouis, nous n'aurons plus de temps à consacrer à la réflexion.

         

vendredi 11 janvier 2013

Evolution de l'élevage

         En raison d'un changement de fonctionnement et d'orientation de l'élevage,

         Il est fortement conseillé de pré-réserver votre futur compagnon ! En effet, la demande croissante de nos partenaires en furetons de qualité ne nous permettra pas de proposer autant de furetons à l'adoption que lors de la saison 2012.

         Par conséquent, n'hésitez pas à nous faire part de vos souhaits pour cette année 2013 !


         Un simple mail suffit :)   laforetdoy@free.fr
         Précissez le sexe, la couleur, le pelage (poils courts, semi ou angora)

        http://laforetdoy.free.fr/index.php

mardi 8 janvier 2013

Recherche partenaire

          L'élevage de la Forêt d'Oy, dans le cadre de son développement est toujours à la recherche d'un ou une partenaire.

          Cette année 2012 a été marqué par un développement important de notre élevage. De nombreuses avancées ont été obtenues auprès de nos prestataires ce qui nous a permis d'accéder à de nombreux débouchés jusque là inaccessibles.

          Notre charge de travail s'alourdissant, nous sommes à la recherche d'un ou une partenaire désireux de s'installer en élevage d'animaux de compagnie : furets, rongeurs, chiens ou chats....

          Notre objectif étant de mutualiser les moyens afin que chacune des familles puissent prendre des congés, des week-end et partager l'expérience professionnelle pour le développement de chaque élevage.

          Les avantages :

          - du matériel disponible : cages, bib etc (50 à 60 places individuelles)
          - un tracteur
          - des terrains agricoles exploitables
          - accès à nos tarifs vétérinaires très avantageux
          - accès à nos tarifs transporteurs, très avantageux pour cette année 2013
          - accès à des animaleries
          - accès à des centrales d'achats
          - accès à un fichier client de 2000 mails


L'élevage se situe à Thoiry (73230), en Savoie, à 700m d'altitude.


          Pour tous renseignements : laforetdoy@free.fr ou 09 52 73 60 36


 
Des moyens
 
le transport
 
une installation type
 
des batteries d'élevage dispo
 
des cages dispos